- EAN13
- 9782345001553
- Éditeur
- Vrin
- Date de publication
- 12/04/2024
- Collection
- Tradition de la pensée classique
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
La folie humaine et ses remèdes
Platon, Charmide ou de la modération
Marie-France Hazebroucq
Vrin
Tradition de la pensée classique
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782345001553
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Ce dialogue met aux prises Socrate avec Critias, sophiste et tyran à la fois,
et se situe au début de la guerre du Péloponnèse, une guerre fratricide et
désastreuse où la puissance d’Athènes chancelle et où l’unité du monde grec
est à jamais perdue. C’est sur fond de folie et de démesure qu’ils
s’entretiennent de la modération. Il est urgent alors d’interroger cette vertu
de l’ordre et ces attitudes qui passent pour civilisées – agir posément,
savoir se retenir – de critiquer cette sorte de sagesse morale et politique
ambivalente. Rester tranquille et s’occuper de ses affaires, est-ce inertie ou
réflexion prudente ? Quand tout le comportement de Socrate est à l’inverse de
cette modération-là et quand il est impossible de bien faire si on ignore le
bien qu’on fait, alors il faut déchiffrer l’énigme de la prescription
delphique : « connais-toi toi-même ». La vertu chez Platon s’accompagne
d’intelligence ; l’interrogation sur la modération est essentielle quand le
nom de sophrosunè signifie « sauvegarde de l’intelligence ». Le Charmide est
sans doute le dialogue où la rivalité entre le philosophe et le sophiste est à
son comble sur des questions que l’horizon de la guerre rend
exceptionnellement aiguës. Dans un monde en perdition, où est le salut ? Dans
un monde près d’éclater, où est l’unité ? Dans un monde plein de conflits, qui
a la puissance ?
et se situe au début de la guerre du Péloponnèse, une guerre fratricide et
désastreuse où la puissance d’Athènes chancelle et où l’unité du monde grec
est à jamais perdue. C’est sur fond de folie et de démesure qu’ils
s’entretiennent de la modération. Il est urgent alors d’interroger cette vertu
de l’ordre et ces attitudes qui passent pour civilisées – agir posément,
savoir se retenir – de critiquer cette sorte de sagesse morale et politique
ambivalente. Rester tranquille et s’occuper de ses affaires, est-ce inertie ou
réflexion prudente ? Quand tout le comportement de Socrate est à l’inverse de
cette modération-là et quand il est impossible de bien faire si on ignore le
bien qu’on fait, alors il faut déchiffrer l’énigme de la prescription
delphique : « connais-toi toi-même ». La vertu chez Platon s’accompagne
d’intelligence ; l’interrogation sur la modération est essentielle quand le
nom de sophrosunè signifie « sauvegarde de l’intelligence ». Le Charmide est
sans doute le dialogue où la rivalité entre le philosophe et le sophiste est à
son comble sur des questions que l’horizon de la guerre rend
exceptionnellement aiguës. Dans un monde en perdition, où est le salut ? Dans
un monde près d’éclater, où est l’unité ? Dans un monde plein de conflits, qui
a la puissance ?
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