L'Affaire Jean Zay, La République assassinée
EAN13
9782702151334
Éditeur
Calmann-Lévy
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

L'Affaire Jean Zay

La République assassinée

Calmann-Lévy

Indisponible

Autre version disponible

Jean Zay ? Ce nom n’évoque souvent rien de précis, si ce n’est parfois un
collège ou un lycée. C’est pourtant ce très jeune ministre radical de
l’Éducation nationale et des Beaux-Arts du Front populaire qui créa, entre
autres, le Festival de Cannes, le musée de l’Homme ou le musée d’Art moderne ;
qui organisa l’Exposition universelle de 1937, lança la Cinémathèque
française, rénova la Bibliothèque nationale, fi t restaurer le château de
Versailles et la cathédrale de Reims ; qui fonda le CNRS, instaura
l’obligation scolaire jusqu’à 14 ans, l’éducation physique et la médecine
préventive à l’école ; et qui inventa l’ENA, n’en déplaise à Michel Debré…

   Ce grand républicain, dont Léon Blum disait que « tout en lui respirait la
noblesse de la pensée, le désintéressement, la loyauté, le courage, l’amour du
bien public », n’est pas seulement dans un angle mort de la mémoire nationale.
À force de dénigrement mensonger, il a été poussé dans l’oubli par une extrême
droite maurrassienne qui haïssait l’homme de gauche, le ministre réformateur
et, bien sûr, le Juif. Accusé en 1940 de désertion avec Pierre Mendès France
et Georges Mandel parce qu’il avait rejoint le Maroc à bord du Massilia pour
résister, emprisonné, jugé par un tribunal militaire aux ordres de Vichy,
diffamé, spolié, Jean Zay fut assassiné par la Milice en juin 1944 après le
débarquement allié. Il avait 40 ans.

   L’essai de Gérard Boulanger explore les causes profondes de cette injustice
mémorielle, en allant chercher jusqu’aux tréfonds de l’imaginaire national-
catholique qui opposa Jeanne d’Arc à l’Orléanais Jean Zay. Au terme d’une
enquête minutieuse dans les archives de la Justice militaire et dans celles de
Catherine et Hélène, les fi lles de cet homme étincelant, sensible et
courageux, il analyse cette silencieuse affaire Dreyfus dans une république
qu’il dépeint à l’agonie. Et il dévoile le rôle insidieux de Pétain, celui
décisif de Darlan dans le piège du Massilia enfi n élucidé et celui du faux
document qui aboutit à l’inique condamnation de Jean Zay, à qui la France doit
tant.
S'identifier pour envoyer des commentaires.