La Tijâniyya, Une confrérie musulmane à la conquête de l'Afrique
EAN13
9782811122249
Éditeur
Karthala
Date de publication
Langue
français
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La Tijâniyya

Une confrérie musulmane à la conquête de l'Afrique

Karthala

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Confrérie souvent controversée, la Tijâniyya a été fondée en l'année 1195 de
l'Hégire (1781-1782 de notre ère), à la suite d'une vision du Prophète, dans
l'oasis algérienne d'Abû Samghun, par le savant et mystique Ahmad al-Tijânî
(1737-1815).

Depuis cette date, la Tijâniyya s'est imposée comme la grande confrérie
africaine des XIXe et XXe siècles. Au sud du Sahara, son nom est associé au
jihâd d'al-Hajj Umar al-Fûti (m. 1864). Pendant la période coloniale, c'est la
confrérie qui a connu, en Afrique de l'Ouest, les plus grands développements.
C'est aussi celle qui suscite les passions les plus vives, de la part de
tendances soufies rivales ou de mouvements anti-confrériques. La Tijâniyya
apparaît comme une voie exceptionnelle.

Elle offre la chaîne de transmission la plus courte possible entre son
fondateur et le Prophète. Parce que cette transmission est dite avoir eu lieu
" à l'état de veille ", elle fait de Ahmad al-Tijâni l'interlocuteur
privilégié du Prophète en personne et de la Tijâniyya une voie ordonnée par le
Prophète lui-même. Dans cette même logique, Ahmad al-Tijânî se présente comme
khatin al-awliyâ'. Sceau des saints, analogie évidente avec le statut du
Prophète Muhammad, Sceau des Prophètes.

D'autre part, les promesses formelles de salut faites aux adeptes et à leurs
proches, la protection contre les risques du Jugement Dernier, l'assurance
d'une " place réservée " auprès du Tout-Puissant offrent une sécurité absolue
au pratiquant fidèle. Sur le " marché confrérique " des biens de salut, la
Tijâniyya s'impose donc par cette " surenchère " dans l'accumulation des
signes et des moyens. L'histoire de la Tijâniyya est marquée, dans ses
segmentations principales, par une longue fréquentation avec la puissance
coloniale française.

Mais, alors qu'en Algérie, cette convergence d'intérêts avec la puissance
coloniale se traduit par une désaffection progressive des fidèles et un
affaissement de la puissance confrérique, en Afrique occidentale, le compromis
avec les Français favorise l'essor des réseaux tijânî et fait de cette
confrérie l'une des grandes bénéficiaires de la période coloniale. Cet ouvrage
n'a pas le caractère d'une Histoire générale de la confrérie, et il ne prétend
pas davantage à l'exhaustivité.

Il s'agit de reconnaître à travers l'écheveau d'un certain nombre de
situations les principales lignes de force d'une aventure historico-rnystique
qui a marqué le monde africain de l'islam et fait de la Tijâniyya une
confrérie pas tout à fait comme les autres.
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