Chez les fous, en 1925, Albert Londres force les portes de l'institution asilaire française :
EAN13
9782814505902
Éditeur
PublieNet
Date de publication
Collection
Nos Classiques
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Chez les fous

en 1925, Albert Londres force les portes de l'institution asilaire française : "notre devoir n'est pas de nous débarrasser du fou, mais de débarrasser le fou de sa folie" :

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Albert Londres (1884-1932) a laissé son nom a un des grands prix
internationaux de journalisme.

On connaît ses reportages sur les bagnes : journalisme d’investigation, mais
qui passe d’abord par la capacité de l’écriture à proposer après coup le
chemin même de l’enquête et son enjeu humain. Grandeur de ceux-là à ce qu’ils
ne jugent pas, mais construisent l’humain au point exact où la révolte même,
ou la peine, ou le partage, deviennent incontestables.

En 1925, pas question de forcer officiellement la porte des asiles. Il y
entrera quand même (et s'en fera 9 fois expulser), parfois se faisant passer
pour l’assistant du dentiste. C’est plus facile en province.

Et c’est hallucinant. La folie est une punition, qu’on redouble dans le
traitement asilaire. Misère de ces mouroirs sans hygiène, et 80 000
enfermés... Hauteur d’Albert Londres : ne pas contourner les internements
forcés, familiaux ou administratifs, suivre un patient guéri, quand son
village d’origine se referme devant lui comme devant une bête malfaisante. Et
entrer dans les cachots – sculpter visages, mots et voix avec la même
attention et la même ouverture.

Une psychiatrie tâtonnante, qui garde les cerveaux dans des pots de chambre
(hallucinant chapitre), qui peut laisser tremper les gens 36 heures dans l’eau
tiède, la tête seule dépassant, ou nourrir de force les patients par
intubation nasale, mais qui ne dispose d’aucun médicament contre l’angoisse.

On ne vient pas ici lire et publier Chez les fous par besoin d’exotisme, ou se
rassurer sur la psychiatrie d’aujourd’hui. On est dans le même choc et la même
densité humaine que Raymond Depardon a rapporté de San Clemente. On croise
aussi, en ouverture et clôture du livre, un précurseur : le Dr Toulouse, la
même année qu’il accueille le jeune Antonin Artaud à Paris. La dénonciation
politique d’Albert Londres quant aux lois de 1838 qui organisent le système
asilaire est violente.

Mais, parmi les patients, il aurait pu croiser Camille Claudel. Et tous ces
visages qu’on vient accueillir dans ce livre, on sait le traitement que leur
réserve, en masse, le régime de Pétain en 1940.

Ce livre est aussi une part de notre inconscient.

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