Magie et illusion au Moyen Âge
EAN13
9782821836143
Éditeur
Presses Universitaires de Provence
Date de publication
Collection
Senefiance
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

Magie et illusion au Moyen Âge

Presses Universitaires de Provence

Senefiance

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782821836143
    • Fichier PDF, libre d'utilisation
    • Fichier EPUB, libre d'utilisation
    • Fichier Mobipocket, libre d'utilisation
    • Lecture en ligne, lecture en ligne
    8.99
Voici bien l'occasion de commencer par cette constatation d'Hegel : « La magie
se rencontre chez tous les peuples et dans tous les temps ». Cependant que
Michel Meslin remarque dans sa récenteEncyclopédie des Religions (Bayard 1997)
que derrière tous ses oripeaux la magie pose en réalité le problème de la
liberté de l'homme affronté à son destin. En effet, contrairement à la
religion dont les rites s'évertuent à « concilier le divin avec l'ordre des
choses du monde des hommes », la magie, intervenant également auprès des
puissances supérieures, le manipule, les instrumentalise, et tente de les
contraindre à satisfaire les désirs humains, n'hésitant pas à transgresser les
règles sociales ou morales. René Mabille en son temps avait déjà établi cette
distinction dans le champ commun du sacré. L'Europe (pour ne citer qu'elle) a
connu une longue tradition où la magie se confondait avec les sciences
ésotériques, largement héritées de l'Égypte et de la Kabbale juive. Et il faut
reconnaître que durant le Moyen Âge, la magie se mélange à diverses sciences
qui n'ont pas encore trouvé leur indépendance ni leurs méthodologie propre.
Ainsi, la chimie, la médecine, la pharmacologie, l'astronomie. Il suffit
d'ouvrir le « grand Albert » (15e siècle) attribué au maître de Thomas
d'Aquin, pour distinguer à travers le fatras des recettes délirantes, des
notations très justes sur les maladies, les plantes, les poisons, etc. ce qui
explique que cet ouvrage fut sans cesse réédité jusqu'à l'aube du xxe siècle.
Il n'est donc pas excessif d'affirmer que la magie par son aspect technique et
utilitaire, tint lieu de science exacte durant le Moyen Âge européen, et fut
prise au sérieux par les plus grands intellectuels de cette époque. Rappelons
cependant que la magie même alors conserva un statut éminemment ambigu ; elle
fut condamnée à intervalles réguliers par l'Église chrétienne, cependant
qu'elle était pratiquée dans les couvents des Bénédictins, des Cisterciens et
des célèbres Templiers.
S'identifier pour envoyer des commentaires.