- EAN13
- 9782824901398
- Éditeur
- République des Lettres
- Date de publication
- 27/07/2013
- Langue
- français
- Langue d'origine
- allemand
- Fiches UNIMARC
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Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782824901398
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4.99
Leopold von Sacher-Masoch conçoit toute son oeuvre comme une série de cycles
traitant essentiellement de l'amour, la propriété, l'argent, l'Etat, la guerre
et la mort. Le pessimisme profond qui baigne toute son oeuvre, poussé jusque
dans ses conséquences extrêmes dans La Vénus à la fourrure et L'Amour de
Platon, donnera naissance à cette forme de sensualité et de particularité
caractériologique que le psychiatre Richard von Krafft-Ebing qualifiera de
"masochisme". Cependant, la plupart de ses ouvrages ont pour fond les divers
milieux qu'il a connus dans son enfance, notamment ceux de la diaspora juive
confrontée à l'antisémitisme des seigneurs slaves, et c'est sans doute dans
ses Contes juifs pleins d'un réalisme piquant et coloré, d'où est tiré Scènes
du ghetto, que son talent atteint sa plus grande force. "Ce fut un jour de
deuil pour Israël, un jour qui provoqua dans les rues juives de la capitale
galicienne un tumulte indescriptible, que celui où fut publié l'édit de
l'empereur Joseph II, ordonnant aux juifs d'adopter immédiatement des noms de
famille. Ce fut comme si le feu avait pris à la ville. Tous ces braves gens
craintifs, entassés dans d'étroites maisons de bois, où l'on trouvait souvent
plusieurs familles dans une seule et même chambre divisée en appartements par
de minces cloisons, venaient de se rassembler en un groupe compact, criant et
gesticulant violemment, selon les moeurs juives. Lorsque fatigués de se
plaindre et de protester, ils se furent résignés à se soumettre au décret de
l'empereur, l'ambition commença à fermenter sous le caftan le plus modeste,
et, qu'elles fussent coiffées de streimiks, de diadèmes ou de foulards, toutes
les têtes commencèrent à travailler, à imaginer les noms les plus beaux, les
plus agréables à l'oreille."
traitant essentiellement de l'amour, la propriété, l'argent, l'Etat, la guerre
et la mort. Le pessimisme profond qui baigne toute son oeuvre, poussé jusque
dans ses conséquences extrêmes dans La Vénus à la fourrure et L'Amour de
Platon, donnera naissance à cette forme de sensualité et de particularité
caractériologique que le psychiatre Richard von Krafft-Ebing qualifiera de
"masochisme". Cependant, la plupart de ses ouvrages ont pour fond les divers
milieux qu'il a connus dans son enfance, notamment ceux de la diaspora juive
confrontée à l'antisémitisme des seigneurs slaves, et c'est sans doute dans
ses Contes juifs pleins d'un réalisme piquant et coloré, d'où est tiré Scènes
du ghetto, que son talent atteint sa plus grande force. "Ce fut un jour de
deuil pour Israël, un jour qui provoqua dans les rues juives de la capitale
galicienne un tumulte indescriptible, que celui où fut publié l'édit de
l'empereur Joseph II, ordonnant aux juifs d'adopter immédiatement des noms de
famille. Ce fut comme si le feu avait pris à la ville. Tous ces braves gens
craintifs, entassés dans d'étroites maisons de bois, où l'on trouvait souvent
plusieurs familles dans une seule et même chambre divisée en appartements par
de minces cloisons, venaient de se rassembler en un groupe compact, criant et
gesticulant violemment, selon les moeurs juives. Lorsque fatigués de se
plaindre et de protester, ils se furent résignés à se soumettre au décret de
l'empereur, l'ambition commença à fermenter sous le caftan le plus modeste,
et, qu'elles fussent coiffées de streimiks, de diadèmes ou de foulards, toutes
les têtes commencèrent à travailler, à imaginer les noms les plus beaux, les
plus agréables à l'oreille."
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