Comprendre Melanie Klein
EAN13
9782200355364
ISBN
978-2-200-35536-4
Éditeur
Armand Colin
Date de publication
Collection
DD.ES&PUB SPEC
Nombre de pages
228
Dimensions
2,1 x 1,4 cm
Poids
318 g
Langue
français
Code dewey
150.195
Fiches UNIMARC
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Comprendre Melanie Klein

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Dirigé par

Armand Colin

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Introduction?>L'été 2007, paraissait dans Le Monde du 10 juillet un article consacré aux cosmologistes qui s'aventurent de l'autre côté du Big Bang. Une étude, associant équations de la relativité universelle et de la mécanique quantique, aboutit à la possibilité théorique de remonter à un Univers antérieur. Le travail théorique de Martin Bojowald, de l'Institut de physique et de géométrie gravitationnelles de l'université de Pennsylvanie, conclut que s'il est possible d'apprendre quelque chose de ce qu'il y avait avant le début de tout, nous ne pouvons avoir qu'une compréhension incomplète. Que nous en sommes réduits à jamais, peut-être, aux affres de la spéculation.Pour franchir cet obstacle, certains physiciens ont échafaudé un système combinant physique classique et mécanique quantique : la gravité quantique à boucles. Un des chefs de file de ce mouvement, Abhay Ashterkar, directeur de l'Institut pennsylvanien où travaille Martin Bojowald, a ainsi bâti un modèle mathématique avec lequel il a réussi à traverser la barrière du Big Bang. À regarder de l'autre côté du miroir. Qu'a-t-il découvert? Un autre Univers, physiquement semblable au nôtre, mais à l'évolution inversée. Au lieu d'être en expansion (de moins en moins dense, de plus en plus froid) il était, au contraire en contraction (de plus en plus dense, de plus en plus chaud). Des forces gravitationnelles l'auraient fait se contracter sur lui-même, jusqu'à ce qu'il atteigne un état où ces forces sont devenues répulsives. Il aurait alors « rebondi », pour donner naissance à l'Univers où nous vivons.Le travail de Martin Bojowald incite aussi à la prudence. S'il est mathématiquement possible de remonter au-delà du Big Bang, il est, en revanche, impossible d'en connaître toutes les caractéristiques. Tout simplement parce que le Big Bang agit comme un « mélangeur » : un état transitionnel au cours duquel sont irrémédiablement perdus certains aspects de l'Univers d'avant. C'est ce que le chercheur appelle « oubli cosmique ».Toutes proportions gardées, entrer dans le monde de Melanie Klein représente le même retour en arrière que celui des physiciens qui explorent l'Univers d'avant le Big Bang. En fait, l'œuvre de Melanie Klein a représenté le premier grand bouleversement de la théorie psychanalytique après Freud. Aujourd'hui, après l'autre grand bouleversement qu'a représenté la théorie lacanienne nous avons parfois du mal à imaginer sa portée. L'œuvre de Melanie Klein incarne le premier grand développement de la psychanalyse. Elle a eu une influence considérable non seulement sur la psychanalyse britannique, mais aussi sur toute la pensée psychanalytique d'Amérique latine, et sur des personnalités aussi différentes que Winnicott, Lacan, Bleger, Bion et tant d'autres.Cependant, son œuvre paraît aujourd'hui appartenir au passé, comme le travail d'une vieille grand-mère à laquelle on n'ose plus faire référence. C'est que, la plupart du temps, on oublie qu'elle a une conception originale de l'Inconscient et du fonctionnement psychique; qu'elle a été la première à considérer les nourrissons, dès les premiers instants de vie, comme des personnes à part entière, comme des sujets, doués d'une psyché dans laquelle se produisent un grand nombre de processus extrêmement complexes. Tous les psychanalystes d'enfant en sont – volens, nolens– ses héritiers.Elle est aussi la première à avoir compris la différence entre un enfant psychotique et un enfant autiste, bien avant que l'article de Leo Kanner sur le sujet ne paraisse. Et elle a pensé qu'il pouvait guérir. Son travail sur les origines de la psychose a inauguré l'intérêt pour ce sujet et le début du travail avec les psychotiques – travail réalisé par les analystes qu'elle avait en contrôle et qu'elle a encouragés dans ce sens. Tout le travail avec les psychotiques découle de cela.Le travail avec les enfants?>Elle a commencé à travailler avec les enfants très tôt, encouragée d'abord par Sandor Ferenczi, son premier analyste ; et ensuite par Karl Abraham, son second analyste et superviseur. Les débuts de son travail se situent à un moment tout à fait hostile à la psychanalyse d'enfant. En effet, Rolf Hug-Hellmuth-Hug von Hugenstein, enfant illégitime de la sœur de la psychanalyste, Hermine von Hug-Hellmuth, que celle-ci avait élevé et qu'elle avait eu en traitement psychanalytique, assassine sa tante dans la nuit du 8 au 9 septembre 1924. Cet incident dramatique a eu comme conséquence, en Allemagne et en Autriche, un renforcement des résistances contre la psychanalyse d'enfant et une méfiance vis-à-vis de toute personne s'orientant dans cette direction. À ce moment-là Melanie Klein était seule à Berlin avec ses enfants – son mari dont elle était séparée travaillant en Suède. Elle n'avait pas de père psychanalyste comme Anna Freud, ni de mari psychanalyste comme Helene Deutsch, elle n'avait pas fait des études brillantes, de philosophie comme Hermine von Hug-Hellmuth, ou de médecine comme Helene Deutsch ou Margaret Mahler, toutes choses qui lui aurait facilité son admission dans le cercle étroit des psychanalystes et la reconnaissance de son travail. Elle était seule et soutenue uniquement par Karl Abraham et par Alix Strachey, autre analysante de Karl Abraham, avec qui elle s'était liée d'amitié.
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